Je suis tombé sur un témoignage
de Louis-Georges Tin à propos du Québec. Il me semble intéressant de le
partager avec vous. Encore une fois le Québec donne l’exemple.
Louis-Georges Tin (né en 1974 en Martinique) est un
militant français impliqué dans la lutte contre l'homophobie et le racisme.
Ancien élève de l'École normale supérieure, il est agrégé et docteur ès lettres.
Il est actuellement maître de conférences à l’IUFM d’Orléans et ancien
enseignant à l'École des hautes études en sciences sociales.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et a dirigé, entre
autres, le Dictionnaire de
l'homophobie, Puf, 2003, et Le Pacte pour l'égalité et la diversité,
Ed. Autrement, 2012.
Témoignage de Louis-George Tin
12/12/2012
Sur l'homoparentalité, je voudrais
évoquer un exemple édifiant. En 2002, le Parlement québécois était dominé par
une majorité plutôt conservatrice. Les députés étaient a priori opposés à
l'homoparentalité. Dans l'intérêt de l'enfant, ils ont voulu rencontrer les
familles concernées. Ils pensaient sans doute trouver des enfants traumatisés,
pervers, ou hystériques. Et ils ont trouvé des enfants comme les autres, avec
leurs peines et leurs joies. Et ils se sont posé la question, en leur âme et
conscience : ces enfants, faut-il les retirer à leurs pères ou mères, les
mettre à la rue ou à l'orphelinat ? Ne faudrait-il pas plutôt les laisser à
leurs parents, en leur donnant simplement la reconnaissance juridique à
laquelle ils ont droit, comme tous les enfants ?
Croyez-le ou non, à la fin, tous ces députés ont voté pour la reconnaissance de l'homoparentalité, à l'unanimité ! Pourtant, le sujet semblait peu consensuel. Mais le ministre de la justice a expliqué ce vote : il y avait d'un côté, des prêtres, qui tenaient un discours de haine, a-t-il indiqué. Et il y avait de l'autre des familles, qui tenaient un discours d'amour. Nous avons voté pour l'amour...