Dalal et son père Mounir |
Depuis le début de ce projet, j’ai toujours gardé à l’esprit
l’idée que les parcours de vie des ainés de la diversité sexuelle ne pouvaient
pas suffire à transcrire une réalité trop souvent méconnue ou mal interprétée.
Cette réalité a été aussi vécue (parfois supportée) par l’entourage de ces
ainées. Leur témoignages me paraissent donc indispensables pour mieux
comprendre les mécanismes de l’homophobie exercée et subie dans le cadre social
mais surtout familial.
Voila pourquoi, dans le cadre de ce projet, je tends le
micro aussi aux personnes de l’entourage des protagonistes ; fils de…, ex-femme
de…
Il s’agit d’un exercice délicat. Ce n’est pas facile de s’exprimer
publiquement sur ce que l’on ressent quand son père, sa mère, son ex-mari ou
son ex-femme nous fait part de son homosexualité cachée ou refoulée. Ce n’est
pas facile de dire sa difficulté à accepter ou pardonner.
Si je trouve particulièrement courageuses et courageux
celles et ceux qui ont apporté à ce projet le témoignage de leur parcourt de
vie, je pense que les témoignages de leur proches est aussi courageux sinon
plus.
C’est dans ce contexte que j’ai rencontré la semaine
dernière à Gatineau l’une des filles de Mounir, l’un des protagonistes de ce projet. Dalal (31 ans) c’est confié devant le micro durant une heure. Je vous révèle ici
un court extrait de notre entretien, celui qui correspond à la dernière
question que je lui ai posée.
Dalal, pourquoi
as-tu accepté de témoigner pour ce projet ?
« J’ai accepté de
témoigner parce que je fais excessivement confiance à mon père. Il m’a parlé de
ce projet, du rôle qu’il y a joué. J’ai vu la vidéo. J’ai trouvé ça très
émouvant. J’ai aimé la perspective avec laquelle les protagonistes sont
présentés, en étant humains, pas en étant gais.
Si je peux faire
quelque chose pour montrer que la vie n’est pas si dramatique après avoir prit
un aussi grand risque (La sortie du placard de mon père)…
Notre situation est
particulière mais je suis pas mal sure qu’il y a beaucoup de personnes qui se
posent de questions et qui ont peur de faire le pas mais la vie continue !
Si l’on s’aime, la vie continue ! »