L’autre jour je disais à
mon copain, tu ne dirais pas que le voisin est trop vieux pour le p’tit jeune de
vingt ans qui vient sonner à la porte tous les jours? Une pizza une fois
semaine, ça va, et encore, mais tous les jours, ils exagèrent !
C’est comme l’autre, tu
sais le gars qui est toujours au bar, celui où nous allons chaque vendredi
après le travail… ma foi, c’est une grande folle, misère dans quel monde
vivons-nous ? Et puis ma sœur, elle couche avec un noir, elle ne connait pas sa
place, je t’avais raconté? Eh dire qu’on nous interdit de donner notre sang à
la croix rouge!
En effet, dans quel monde
vivons-nous ? Qu’est-ce que l’autre si ce n’est que nos propres barrières, nos
propres misères
J’ai reçu en entrevue
d’embauche une femme voilée venue du Nigéria. Sincèrement, la voyant se
pointer, j’aurais préféré ne pas l’avoir sélectionnée. Pourquoi ? Simplement, je
ne savais quoi faire pour surmonter mon appréhension
Plonger !
Je crois qu’il faut
reconnaître ses frères et ses sœurs. Accepter que la vie est la même pour tous.
Paula, alias Denis, reste un être véritable, une personne entière. Probablement
que Paula nous questionne sur nous-mêmes et sur nos limites.
Risquer
!
Un exemple : Conchita Wurst chanteuse à barbe
et gagnante à l’Eurovision. Quelle message nous envoie t’elle ? Soyez
vous-mêmes! Ce message elle le porte dans les instances grand public! La télé nous renvoie tatie
et papi qui applaudissent allègrement, à la fois le talent et le courage.
Combien de fois l’Homme
pose ses barrières pour délimiter son territoire ou pour tout simplement se
protéger? Le mur à la frontière
états-unienne et mexicaine, les murs d’une banlieue ghettoïsée versus la vie en
ville. Les murs du dehors comme les murs du dedans.
Prenons mon exemple, moi
qui défend le fait français en Amérique du nord et surtout au Québec, je me
suis fais l’autre jour une réflexion honteuse. Voici l’anecdote : ayant
porté plainte contre l’affichage d’une
annonce pour un spectacle à Montréal exclusivement en langue anglaise, j’ai
croisé quelques personnes de race noires près de l’association responsable. Ça
été extrêmement spontané dans ma tête, je me suis dit «pas suffisant qu’ils
soient anglophones, il leur faut aussi être noirs» !
Paf ! Dans le plexus!
Je ne me savais pas capable
d’avoir des pensées racistes. Ma question et aussi ma leçon, ne sommes-nous pas
tous pareils quand il s’agit de juger, ça vient tout aussi vite qu’une balle
sortant du canon d’un fusil. Qu’on le fasse, soit, mais qu’on ne le reconnaisse
pas..
Ça tue parfois!
Ceci dit, si papi et
jeunesse se rencontrent pour se donner du plaisir ou encore pour vivre une vie
pleine et entière, qui suis-je pour les juger? Eh oui, ce n’est pas toujours
facile d’accueillir ce qui n’est pas de nous, aussi bien que ce qui est de
nous.
Pour certains, de la pizza
tous les jours, c’est convenable.
Un café!
Daniel Valiquette