J’étais loin d’imaginer le 22 avril dernier, alors que je me
trouvais à Sablé sur Sarthe, une petite mais belle commune du centre de la France
pour une de mes formations, que je tomberai sous le charme de Nathalie. Elle
se trouvait parmi le groupe de participants. Une femme rebelle, combative et résolument
positive. Nathalie à tout de suite montré un grand intérêt pour ce projet et
une grande amitié est né entre nous. Son intérêt et positivisme vis-à-vis de ce
projet est tel qu’elle y a plongé tête la première. (Elle nage très bien…) Malgré
ses nombreuses activités, elle a commencé à s’y investir très sérieusement, ce
qui représente pour moi une force de motivation supplémentaire non négligeable.
Je n’irai pas plus loin dans la présentation de cette
nouvelle collaboratrice de grand talent, je vais la laisser se présenter elle-même.
Nathalie Oudin |
« C’est beau ! », « Waouh que c’est beau ! » Telles ont été mes
premières réactions en découvrant ce projet sur les aînés gais québécois. Le
thème m’intéressait, me parlait, et l’approche innovante et multiplateformes
attisait ma curiosité, tant sur le plan professionnel que personnel.
Travailler comme conseillère principale d'éducation dans un collège me place malheureusement comme témoin privilégié des discriminations de toutes sortes et à propos de tous ceux qui dérangent : les gros, les roux, les "mal" habillés, les efféminés, etc. Il ne se passe pas un jour sans que des propos discriminants et/ou homophobes reviennent jusque dans mon bureau. Plusieurs fois par jour même. Malgré un discours adolescent officiellement "tolérant" voire "acceptant", la réalité quotidienne ne l'est pas autant. Les "tapettes", les "pd", les "fais pas ta fille" et autre "gouines" sont bien présents. Vous saviez, vous, qu'il peut être reproché à un garçon de peler sa pomme à la cantine ? Et oui, c'est bien trop féminin comme comportement ! C'est douteux et peut-être même le signe d'une homosexualité patente... L'homophobie et le sexisme se nichent partout, de manière insidieuse et dangereuse. Également dans les regards (ou pire, les interprétations) portés par certains adultes sur les enfants... Il est urgent de les éveiller. Et puis il y a aussi ceux et celles qui me racontent leur peur que leurs camarades de classe apprennent que leurs parents sont homosexuels, combien il leur est douloureux de ne pas pouvoir inviter de copains ou copines à la maison... Combien c'est tout simplement difficile d'être différent. Et puis déjà qu'il n'est pas simple à 12 ou 13 ans d'envisager une sexualité pour ses parents... Alors comment imaginer celle de ses grands-parents ? Et s'il s'agit en plus d'envisager l'homosexualité de papi ou mamie, là c'est "trop" du délire Madame ! La méconnaissance de la diversité sexuelle est réelle. C'est d'autant plus frappant en France depuis deux ans, depuis le mariage pour tous contre lequel les homophobes se sont violemment déchainés.
Mais c'est aussi sur le plan personnel que je me suis tout de suite sentie hautement concernée par ce projet. Moi qui, dans la vie, ne suis pas si à l’aise que ça avec "nos aînés" comme on dit au Québec... Moi qui avais tendance à ne voir en eux que les marques du passé et les signes avant-coureurs de la fin de vie, j'ai découvert dans le travail de Manuel un regard positif, une approche bienveillante et des aînés très très vivants. Ils m'ont interpellée, questionnée et émue. Alors, très vite, j’ai eu envie de comprendre comment et pourquoi ce projet me touchait tant. J’ai plongé tête la première dans le bain des récits de vie de Pierre, Roch, Marie-Andrée, Wilfrid, Mounir et les autres… Je les ai rencontrés virtuellement mais de manière suffisamment forte pour ne plus avoir envie de les quitter. Eux aussi s’inscrivent dans ces rencontres dont on se dit parfois qu’elles ne peuvent pas être des hasards et qu’elles auront des conséquences dans notre vie. Je sens déjà que je ne me suis pas trompée. "Dis papi (mamie) raconte moi ta vie gai(e)" représente un condensé de masculin sensible, de féminin libre et d’authenticité : tout ce que j’aime ! C’est pour cela que j’ai eu envie de me trouver une petite place dans l’aventure. J’ai mis en avant mon tempérament très gai(e)…, ma vitesse de frappe sur le clavier… et Manuel a accepté ! Je crois fort en ce projet et c'est avec beaucoup de plaisir que je vais donc tenter d'apporter ma petite pierre à l'édifice.
Nathalie
Travailler comme conseillère principale d'éducation dans un collège me place malheureusement comme témoin privilégié des discriminations de toutes sortes et à propos de tous ceux qui dérangent : les gros, les roux, les "mal" habillés, les efféminés, etc. Il ne se passe pas un jour sans que des propos discriminants et/ou homophobes reviennent jusque dans mon bureau. Plusieurs fois par jour même. Malgré un discours adolescent officiellement "tolérant" voire "acceptant", la réalité quotidienne ne l'est pas autant. Les "tapettes", les "pd", les "fais pas ta fille" et autre "gouines" sont bien présents. Vous saviez, vous, qu'il peut être reproché à un garçon de peler sa pomme à la cantine ? Et oui, c'est bien trop féminin comme comportement ! C'est douteux et peut-être même le signe d'une homosexualité patente... L'homophobie et le sexisme se nichent partout, de manière insidieuse et dangereuse. Également dans les regards (ou pire, les interprétations) portés par certains adultes sur les enfants... Il est urgent de les éveiller. Et puis il y a aussi ceux et celles qui me racontent leur peur que leurs camarades de classe apprennent que leurs parents sont homosexuels, combien il leur est douloureux de ne pas pouvoir inviter de copains ou copines à la maison... Combien c'est tout simplement difficile d'être différent. Et puis déjà qu'il n'est pas simple à 12 ou 13 ans d'envisager une sexualité pour ses parents... Alors comment imaginer celle de ses grands-parents ? Et s'il s'agit en plus d'envisager l'homosexualité de papi ou mamie, là c'est "trop" du délire Madame ! La méconnaissance de la diversité sexuelle est réelle. C'est d'autant plus frappant en France depuis deux ans, depuis le mariage pour tous contre lequel les homophobes se sont violemment déchainés.
Mais c'est aussi sur le plan personnel que je me suis tout de suite sentie hautement concernée par ce projet. Moi qui, dans la vie, ne suis pas si à l’aise que ça avec "nos aînés" comme on dit au Québec... Moi qui avais tendance à ne voir en eux que les marques du passé et les signes avant-coureurs de la fin de vie, j'ai découvert dans le travail de Manuel un regard positif, une approche bienveillante et des aînés très très vivants. Ils m'ont interpellée, questionnée et émue. Alors, très vite, j’ai eu envie de comprendre comment et pourquoi ce projet me touchait tant. J’ai plongé tête la première dans le bain des récits de vie de Pierre, Roch, Marie-Andrée, Wilfrid, Mounir et les autres… Je les ai rencontrés virtuellement mais de manière suffisamment forte pour ne plus avoir envie de les quitter. Eux aussi s’inscrivent dans ces rencontres dont on se dit parfois qu’elles ne peuvent pas être des hasards et qu’elles auront des conséquences dans notre vie. Je sens déjà que je ne me suis pas trompée. "Dis papi (mamie) raconte moi ta vie gai(e)" représente un condensé de masculin sensible, de féminin libre et d’authenticité : tout ce que j’aime ! C’est pour cela que j’ai eu envie de me trouver une petite place dans l’aventure. J’ai mis en avant mon tempérament très gai(e)…, ma vitesse de frappe sur le clavier… et Manuel a accepté ! Je crois fort en ce projet et c'est avec beaucoup de plaisir que je vais donc tenter d'apporter ma petite pierre à l'édifice.
Nathalie