Le désir chez l'autre …et non pas le désir de l’autre
Sérieusement, qui y a t-il dans l'œil de l'autre à propos de vous ? Je vous
le donne en mille, il y a vous. Oui, vous ! Quelle immense difficulté a-t-on à
se laisser aimer ! À se laisser désirer.
Je sais, c'est de la redite. Mais tout de même, permettez que j'y vienne.
Il me faut vous le dire, lâchez-vous juste un peu. Évacuez le terrain, ce n'est pas le vôtre. Brisez les miroirs,
s'en est assez de vous regarder et de vous plaire vous-mêmes! Permettez donc qu'on
vous regarde du dehors juste un peu. Permettez que le désir de l'autre naisse
de lui-même. Vous n'êtes en rien responsable de vos lèvres, quelles qu'elles
soient, non plus que de vos petits défauts et parfois, ces petits défauts font
la différence.
Pour vous dire, votre niveau de désirabilité n’est pas de votre ressort.
Bien sûr, il est nécessaire d'astiquer la machine, de prendre soins des joints,
mais au fond, la vérité trop simple, rien de tout cela ne dictera jamais le
désir de l'autre envers vous. Par contre, votre regard affecté et blessé sur
vous-mêmes pourra en éloigner plus d'un.
Croyez bien que toutes les combinaisons chez les couples sont possibles.
Marchez sur la rue et regardez- les. Mon expérience de célibataire endurci
devrait vous assurez de la validité de mes propos. Des gens de toutes sortes,
j'en ai vu. D'ailleurs, j'en ai tellement vu que mon état de décomplexé total
vient de là. J'ai fréquenté plusieurs hommes et aussi plusieurs sites Web de
rencontre gais, pour les Bears et
pour les Daddys. Et je peux vous
dire,chacun de nous, dès qu'il s'accepte lui-même, trouve son chacun, sa
chacune. Rien n'est trop… Tout est inclus. Tout est à la vie.
Tenez, je sors d'une salle de cinéma, ce soir. Je suis allé voir Gérontophilia. En bref, un jeune homme découvre qu'il
est follement attiré par un homme âgé, très âgé. Son prospect, pour le dire
ainsi a 85 ans. Lui.... euh, il a peut-être vingt ans!
D’accord, ça vous parait bizarre. Mais je vous le disais à l'instant, tout
est dans la vie. Bien sûr, cette histoire on y croit ou bien ou on y croit pas.
Mais si on peut seulement l’imaginer un instant, ne nous dit-elle pas que le
désir n’a pas d’odeur, ni de couleur. Comprendre que nous ne sommes aucunement
responsables par notre volonté du désir de l'autre comme nous ne sommes pas
responsable d’aimer le lait et non pas les jus de fruit. Reconnaître que le
désir s’appartient lui-même. Que notre devoir ou notre travail est alors de
tout mettre en œuvre pour permettre la rencontre. Comme le dit l'adage, il n'y a pas d'âge pour aimer ou être aimé.
Notre tache à chacun, n'est-elle pas de tout faire pour faire que ce regard
rencontre le nôtre? Lorsque cela se produit, il serait heureux que nous
puissions dire présent.
Daniel Valiquette