dimanche 18 novembre 2012

Le projet présenté à la Conférence internationale sur le vieillir LGBT à Paris



Ces journées ont été organisées par le Centre LGBT Paris-Ile de France, les vendredi 16 et samedi 17 novembre 2012. J’y étais. Il s’agit du premier colloque international organisé en France sur ce sujet.

Le vendredi après midi les débats ont porté sur le droit au choix des personnes âgées homosexuelles et le dialogue avec les professionnels, le samedi sur les perspectives en Amérique et en Europe et sur l'avenir.

Beaucoup d'intervenants sont passés devant le micro pour parler de leurs expériences et connaissances les plus récentes sur la situation de ces catégories de personnes et les solutions envisagées pour améliorer leur confort de vie et leur prise en compte dans la société.

Ce n’est pas un secret pour personne que la vieillesse reste un tabou, et la sexualité à cette période de la vie aussi. A fortiori pour la population LGBT.

Lors de cette conférence, ont a pu entendre les différents intervenants confirmer que des besoins spécifiques sont évidents pour les ainés LGBT.
Beaucoup de solutions ont été proposées : un meilleur accueil dans les centres de soin et les résidences, un plus grand respect de leur identité, des résidences dédiées ou bien des lieux de vie commune avec ou sans cohabitation avec des ainés hétérosexuels. Quelques exemples concrets ont été présentés venant des États Unis, Angleterre, France… Laurent McCutcheon, président de la Fondation Émergence à Montréal à présenté le programme « Pour que vieillir soit gai »

Le film « Les Invisibles » de Sébastien Lifshitz nous a été présenté en avant première. Il sort en France le 28 novembre.

De mon coté, j’ai pu faire une brève présentation de notre projet avec une diffusion de la présentation en images et d’une capsule vidéo.

mercredi 14 novembre 2012

La présentation du projet en images

Enfin ! La voila ! La présentation du projet en son et en images. Une sorte de bande-annonce en version longue.

N’hésitez pas  à faire passer, à en parler, à la faire connaitre sur votre site, blogue et autres facebook… Et si vous voulez me faire part de vos avis ou commentaires quel qu’ils soient, je les attends avec impatience.


dimanche 11 novembre 2012

Pierre-Paul raconte…


Pierre-Paul est l’un des protagonistes de ce projet. Vous pouvez voir ou revoir son portrait ICI.

J’ai retrouvé un entretien qu’il avait accordé à Jean-Yves Girard, journaliste du Devoir en juillet 2009.

Je vous livre ici, textuellement, la partie de l’article « Les vieux gays » de Jean-Yves Girard concernant Pierre-Paul.

L'histoire de Pierre-Paul

«C'est Janette Bertrand qui m'a mis au monde.» Assis à la droite de Jean, «l'enfant» de madame Bertrand, un septuagénaire prénommé Pierre-Paul, me fixait depuis un bon moment. Il ne me draguait pas. Pierre-Paul a grandi dans une famille très religieuse; nous étions dimanche, il avait envie de se confesser, j'étais là pour écouter.

Janette avait invité des pères gays à venir parler pour parler à son émission. Pierre-Paul, marié depuis plus d'un quart de siècle et père d'un grand garçon, ne pouvait le croire: il n'était donc pas le seul à vivre dans un cauchemar? «La nuit, dans mes rêves, je couchais avec des hommes; le matin je pleurais. Je n'acceptais pas, je ne comprenais pas pourquoi j'étais comme ça. Je me refusais à regarder les hommes. Je parlais contre les gays.»

Pendant encore une dizaine d'années, il a continué la mascarade, «par peur du rejet». Ce qui est arrivé quand l'une de ses sœurs fut mise au parfum. «J'ai compris ses réticences. Un jour, peut-être, elle l'acceptera. Moi, ça m'a pris 35 ans.»

Depuis, son ex-femme a rencontré un autre homme. Et Pierre-Paul? Il n'a pas eu la même chance. Je n'ai pas osé lui demander s'il avait un jour connu l'amour, le genre qui hantait ses nuits. J'ai redouté sa réponse. «Je ne regrette pas ma vie, a-t-il ajouté, peut-être pour me rassurer. Je suis arrière-grand-père, ça m'a apporté beaucoup. Mon fils et moi, on se téléphone toutes les semaines. Je lui dis souvent: "Tu sais, c'est pas facile pour papa de vivre dans la minorité. Souvent, il faut retourner dans le placard."»

Là où il vit, dans un immeuble à logements, il craint que «ça» se sache. Et redoute le jour où il sera obligé d'entrer dans une maison de retraite «normale». «Je peux comprendre qu'un hétéro qui vit avec sa femme depuis 60 ans ait de la difficulté à concevoir que deux hommes puissent s'aimer. Mais ce sera difficile, je serai obligé de me censurer. Chez moi, j'ai des photos artistiques qui définissent mon orientation.» Je l'ai regardé, soupçonneux: «Artistique, Pierre-Paul?» Il a ri. «Oui, artistique. Et quand des gens viennent à la maison...» Vous les retournez, et derrière c'est la Vierge Marie? «Non. Je suis à l'aise, je les laisse comme ça.»

Si vous voulez lire l’article en totalité, c’est PAR ICI