jeudi 12 septembre 2013

Passeur d’histoires par les mots

Cela fait bien trop de semaines que je ne prends pas le temps de vous tenir informés des actualités de ce projet et de mes activités plus ou moins en rapport avec celui-ci. Non, je n’étais pas en train de bronzer sur une plage bordée de cocotiers. D’ailleurs cette image soit disant idyllique est bien loin de me faire envie et si je ne mets pas en doute le pouvoir de l'huile de coco, mon carburant est tout autre, mon carburant c'est le travail et les autres…


Bref, la période estivale a été bien remplie par le travail et par « les autres » Évidement, quand on habite dans un endroit chaud et ensoleillé (en été), cela fait plaisir à partager, surtout avec ceux qui viennent de loin. Cette année : un québécois, un suisse, et une partie de ma famille espagnole ont partagé notre quotidien sans compter autres parisiens et amis qui habitent dans les environs. Tout cela pour vous introduire à mon travail de cet été.

Il m’arrive de me définir comme « passeurs d’histoires par l’image ». Je crois, en toute modestie, que cette expression défini assez bien mon travail.

Le projet dont on parle dans ce blogue illustre bien cette manière de définir mon travail. C’est un projet qui me demande en même temps d’être photographe, preneur de son, vidéaste, scénariste et monteur, et je ne tiens pas compte du travail de recherche de financement, de promotion et de recherche sociologique. Recherche sociologique ??

Sans y avoir pensé vraiment au départ, j’ai compris à travers de commentaires qu’il y a bien quelque chose de l’ordre de la recherche dans ce projet qui cherche précisément, à travers des témoignages à raconter une réalité des ainés de la diversité sexuelle au Québec. Une bonne partie du temps consacré à ce projet est bien dédiée à l’analyse des témoignages et à la recherche de corrélations que s’y dégagent. Ce travail est aussi passionnant que nécessaire dans ma fonction de « passeur » afin que les vies racontées par les protagonistes soient perçues et comprises comme des histoires différentes et en même temps reliées par beaucoup d’aspects qui feront du projet UN TOUT.

Je portais déjà d’une certaine manière l’habit du chercheur sans le savoir, ce qui n’a pas échappé à Michel Dorais (Professeur et chercheur à l’École de service social de l’Université Laval, où il donne notamment les cours «Diversité sexuelle et intervention sociale» et «Prévention et services sociaux». Il a écrit une quarantaine des livres, dont : Mort ou fif, La peur de l'autre en soi, Éloge de la diversité sexuelle, Petit traité de l'érotisme, Ça arrive aussi aux garçons, l'abus sexuel au masculin et son tout dernier, La sexualité spectacle.) J’ai rencontré Michel la première fois en mai 2012 à son bureau de l’université Laval à Québec afin de lui parler de mon projet documentaire sur les ainées et je suis sorti de ce même bureau une heure plus tard avec une proposition pour être co-auteur avec Michel Dorais et avec Annie Vaillancourt (travailleuse sociale et consultante en communication) de leur prochain livre, une recherche sociologique sur les jeunes québécois (14-21 ans) de la diversité sexuelle. Quelques semaines plus tard, je me suis retrouvé avec Michel et Annie autour d’une table à apporter les derniers détails du questionnaire qui allait servir à cette enquête.  Je venais d’intégrer l’équipe de Michel comme collaborateur-chercheur et comme co-auteur. Moi, qui n’ai jamais fait d’études universitaires, j’étais bien loin d’imaginer quelques jours plus tôt en rentrant dans le bureau de Michel à l’université que tant d’efforts sur le projet des ainés homosexuels pourraient m’amener sur le chemin de l’écriture et de la recherche.

Mon travail d’analyse et d’écriture a commencé en début d’année mais c’est cet été que je me suis consacré à 100% à l’écriture des deux chapitres que je m’étais engagé à écrire. Par ailleurs, j’ai réalisé la plupart des graphiques et schémas explicatifs du livre ainsi que la couverture. C’est chose faite maintenant. Le livre se trouve maintenant en phase de correction et sortira au Québec au printemps prochain.

Sans fausse modestie, je suis assez content de mon travail. Mon expérience avec le projet sur les ainés a été fort utile dans mon travail d’écriture, mais surtout d’analyse. Il a été particulièrement intéressant de comparer ce que les ainés disent de leur vie et ce que les jeunes québécois de la diversité sexuelle nous disent aujourd’hui. C’est la première étude de cette envergure sur le vécu de ces jeunes au Québec et on espère apporter avec notre travail un éclairage nouveau fort utile aux autorités sanitaires, sociales et d’enseignement, à tous ceux qui travaillent de prés où de loin avec les jeunes québécois et aux jeunes eux-mêmes.

Évidement, je reviendrai sur ce travail et vous tiendrai au courant de la parution du livre et des présentations qui seront faites en public et dans les médias.
Je terminerai avec l’explication du titre de cet article mais vous l’aurez déjà deviné… Michel Dorais a trouvé une belle manière de me présenter dans l’introduction du livre : Il écrit : « Manuel Mendo, passeur d’histoires par l’image (quand il est photographe) et par les mots (quand il est chercheur) »


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