Suite à un article paru dans E-Ilico.com et commençant
ainsi :
Cameroun. Une association de jeunes Camerounais a appelé à
dénoncer les homosexuels à la police lors d'une manifestation homophobe à
Yaoundé baptisée "Journée de lutte contre l'homosexualité"…
Je m’exprime :
Inutile de vous expliquez par un grand discours, pourquoi, ce projet sur lequel
nous travaillons maintenant depuis un an et demi nous semble, non seulement
souhaitable, mais nécessaire. Il sera publié en trois langues : français,
anglais et espagnol. Il aura certainement des répercussions (en tout cas, on l’espère)
sur les petites têtes « bien pensantes » du monde dit « occidental »
mais il sera aussi utile à TOUS les habitants des pays où les choses sont très
loin d’être supportables pour les homosexuels. Le Cameroun n’est qu’en exemple parmi
d’autres dans le monde.
On ne parle pas ici des homosexuels qui se cachent de peur d’être regardés
de travers, ou parce qu’ils entendent de leur Église, que ce n’est pas « normal ».
On parle d’hommes et de femmes qu’en 2012 risquent des années de prison et une
haine à vie de la part de leurs concitoyens.
Certains pourraient penser que leur situation est semblable à celle vécue
par les homosexuels du Québec, des États Unis où de l’Europe d’il y a 50, 60 ou
70 ans. Je pense que si la situation des homosexuels à cette époque était loin
d’être heureuse (Les protagonistes de ce projet peuvent en parler), celles des
homosexuels camerounais est sans doute pire et en même temps caractérisée par
une forme de souffrance différente. Je vais essayer d’expliquer la raison qui
me pousse à penser ainsi.
Au Cameroun (mais pas seulement) on respire aujourd’hui la haine contre les
homosexuels. Dans la rue, par ses voisins, dans les médias. Il faut imaginer
(si l’on arrive) le sentiment de ces homosexuels qui voient écrit sur les
pancartes et sur des milliers des tracts des manifestations « L'homosexualité
est un crime contre l'humanité » Imaginer aussi que ce sont les membres
des associations de la jeunesse, qui portent ces pancartes et distribuent ces
tracts.
Le sentiment de chaque homosexuel d’Amérique du Nord ou d’Europe il y a
60-70 ans était homogène. Personne n’en parlais, une grande partie des homosexuels
de cette époque ne savait même pas quel nom on devait donner à ceux qui étaient
comme eux, et en avait-il d’autres ? Une partie savait ou supposait qu’il était
ainsi partout ailleurs et qu’il fallait faire avec. Hélas, ceux pour qui la souffrance
était trop insupportable, se sont suicidés avant de pouvoir aller plus loin. La
« non acceptation » de l’homosexualité était généralisée sur la
presque totalité du globe.
Mais aujourd’hui, les choses ont heureusement changé ici et là. Hélas, sans
pouvoir encore crier victoire. Les moyens de communication ont fait que
maintenant « On sait » ce qui se passe ailleurs. La télévision, Internet
et les téléphones « intelligents » sont passé par là. On sait comment
les homosexuels vivent avec plus de tolérance, moins de discrimination, dans
certains pays voir avec les mêmes droits que les hétérosexuels, comme au
Canada. On connait mieux l’homosexualité et on commence à savoir vraiment ce
que c’est. Les homosexuels camerounais le savent. Mais ils sont complètement démunis
de tout moyen de réaction. Voila la
grande différence avec ce qui se passait ici, il n’y pas si longtemps. Ils
voient bien qu’ils sont, la tache indélébile, les irrécupérables d’une
avancé qui s’arrête à leur frontière. On ne reproche pas à ces homosexuels
africains, d’être fous ou malades. On les haies « seulement » pour
être différents et surtout pour être différents à la « normalité »
enseignée dans ces pays par certains représentants de l’Église.
Je ne sais pas si cette « autre forme de souffrance » est plus ou
moins difficile à supporter mais ce qui est insupportable est le nombre d’homosexuels
morts chaque jour en 2012 suite aux suicides, aux violences et aux peines de
mort.
Voila
pourquoi, ce projet sur lequel nous travaillons maintenant depuis un an et demi,
nous semble non seulement souhaitable, mais nécessaire. Il sera publié en
trois langues : français, anglais et espagnol. Il aura certainement des
répercussions (en tout cas, on l’espère) sur les petites têtes « bien
pensantes » du monde dit « occidental » mais il sera aussi utile
à TOUS les habitants des pays où les choses sont très loin d’être supportables
pour les homosexuels. Le Cameroun n’est qu’en exemple parmi d’autres dans le
monde.
Manuel Mendo
Article-source complet. (Attention. Il y a une erreur dans
le titre de l’article. Il s’agit bien du Cameroun et non pas de l’Ouganda)
Le débat à la télévision camerounaise entre Sismondi Barlev Bidjocka (photo de tête d'article), président du Rassemblement de la jeunesse camerounaise (RJC) et avec Me Alice Nkom, avocate et présidente de l'association pour la défense des droits des homosexuels au Cameroun
Ailleurs en Afrique : L’Ouganda
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