jeudi 13 septembre 2012

De Yaoundai jusqu’à loin devant nous. (Par Daniel Valiquette)


Un fort sentiment et donc plus que seulement quelques constatations, me fait dire que nous sommes sur la bonne voie. Il y a des pays qui changent leur loi et pour lesquels je suis surpris d’observer la mouvance des opinions, comme par exemple sur le droit au mariage des personnes de même sexe en Argentine. Bien entendu, chacun a sa propre façon d’aborder le sujet comme en Slovénie où l’union civile est priorisée. Certains vous diront ‘le mariage pour tous’,  d’autres iront de front pour reconnaître le droit au mariage gai, tout simplement. C’est selon…
Mais quoi qu’il en soit et quelle que soit la dureté ou l’âpreté des batailles, qu’il s’agisse de nos décideurs ou de nos frères et de nos sœurs, une chose perdure à travers les différents discours de la droite ou de la gauche, les mentalités changent. Et nous pouvons prédire que dans certains pays, dits conservateurs comme ceux de l’Europe de l’est par exemple, les changements finiront par advenir, là aussi. Les deux sœurs, la France et l’Italie en viendront également à donner l’exemple.
La raison principale en est l’évolution normale des choses. Il est fou de penser que le changement des mentalités face à l’homosexualité d’abord, et ensuite vis-à-vis de ses aboutissants comme le mariage et l’adoption, n’a été possible que parce qu’amené dans des pays propices à ces changements. Comment croire que l’Espagne ait pu être du peloton de tête des pays ouverts au droit des mariages entre personnes du même sexe et non la France ? Comment comprendre qu’un pays si catholique ait pu se libérer aussi facilement de ses dogmes ? Chaque année, à l’arrivée de l’été, on revoit les mêmes scénarios : à Belgrade, à Rome ou à Vilnius, les associations gays sortent et marchent, quoiqu’il arrive. En Russie, la Gay Pride ne s’est tenue à Moscou que cinq minutes… Crions Victoire ! Il est vrai que c’en est une. Il a fallu courir ! Cinq minutes de visibilité alors que l’homosexualité n’a pas droit de cité à Saint-Pétersbourg, autre grande ville du pays, c’est la lumière qui s’annonce et l’obscurantisme qui reculera.
Cependant, nous n’en sommes encore qu’à la catégorisation. Ce que nous voulons, c’est autre chose. Nous demandons la même existence que tous, nous demandons la normalisation. Plus d’homosexuels et d’hétérosexuels. Nous ne voulons qu’être des Hommes parmi les Hommes. J’ai confiance que le train qui est en marche ne s’arrêtera pas de sitôt. La seule gare, notre seule destination  possible est la reconnaissance de notre  humanité, toute différence confondue. Puisque mon père, ma tante, mon beau-frère, mes amis m’aiment, apprenons donc à rester unis, comme des Hommes ‘poignés’ que nous sommes à vivre ensemble sur une même planète. Que ce grand Cercle des Hommes, duquel toute personne mise à l’index a pour effet d’affaiblir ce Cercle, nous oblige à la solidarité universelle. Les Hommes devront apprendre à se respecter et à s’aimer. Voilà le défi. Quelqu’un a dit : I have a dream  ! De par le monde, plein de gens ont ce rêve-ci, les africains aussi. Saches Yaoundé, Cameroun, tu es de ce rêve comme l’Afrique toute entière.

Daniel Valiquette, Montréal, Québec

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